Un serment bilingue
À la division de l’empire de Charlemagne (842), deux de ses petits-fils — Charles le Chauve et Louis le Germanique — prêtent serment de s’aider mutuellement contre leur frère Lothaire. Le court texte de ces serments en roman, langue de Charles, et en tudesque (allemand médiéval), langue de Louis, est reproduit dans la chronique de Nithard (IXème siècle), qui, pour le reste, est rédigée entièrement en latin. Certains philologues ont avancé que la version romane était une traduction soit du latin, soit du tudesque. On pense maintenant que les Serments ont été rédigés en langues vernaculaires, sur le modèle de textes comparables en latin, et des recherches en cours tentent d’en identifier l’auteur ou les auteurs (Cerquiglini 1991).