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Des interprètes, traducteurs et autres demi-dieux

Au fond, dans bien des cas, un médiateur entre deux langues est indispensable, car lui seul peut couvrir des espaces où  le simple mortel ne pourrait s’aventurer. Faut-il vraiment recourir à un interprète ou à un traducteur lorsque vous négociez avec des gens qui ne parlent pas votre langue ?

Vos partenaires en auront-ils ? Quelle est la différence entre un interprète et un traducteur ? Que faut-il savoir lorsqu’on travaille avec eux ? Ce sont là des questions que se pose tout un chacun lorsqu’il s’agit de négocier avec des gens qui n’ont pas la même langue maternelle que vous.

La première étape, avant le début de la négociation, est de vous faire une idée sur le degré d’aisance de chacune des parties dans la langue de l’autre. Mais il doit être bien clair que même si le niveau de maîtrise nécessaire peut varier en fonction des sujets (scientifique, technique, spécifique à votre industrie, etc.), le niveau requis est en réalité supérieur aux capacités linguistiques que vous vous attribuez ou que vous avez prêtées à l’autre partie. Car dans la réalité, lorsque l’on en vient aux modalités d’un accord, les nuances dans une langue qui n’est pas la vôtre vous échappent – ce n’est pas votre métier. Donc, si vous vous demandez s’il vous faut un traducteur ou un interprète, la réponse est probablement que oui.

Car c’est précisément ce que font les traducteurs : ce que disent les mots dans une langue, ils le disent avec d’autres mots dans une autre. On les utilise le plus souvent à l’écrit. Les interprètes quant à eux traduisent la pensée de quelqu’un qui parle dans une langue à quelqu’un qui en parle une autre. Le plus souvent on a recours à un interprète en face à face. Interpréter est une activité difficile et épuisante. Ils doivent être concentrés en permanence pour traduire, évaluer, peser, soupeser et décider. Ils doivent rendre une pensée exprimée dans une langue aussi claire que possible dans une autre langue, tout en prenant en compte le contexte (les personnes, la négociation, le lieu, le niveau d’information requis, le rythme de la transaction, etc.). Et par-dessus le marché, ils doivent tenir compte de l’intention exprimée, et non seulement des mots prononcés. Il s’agit d’un savoir faire extrêmement sophistiqué. Il faut traiter les interprètes avec un minimum d’égards : ce sont des professionnels de haut niveau. Vous avez tout intérêt à faire leur connaissance avant le début de la négociation et à leur faire part de vos objectifs et de vos attentes. Essayez de leur montrer qui vous êtes, à la fois en tant que personne et en tant que négociateur. Si votre interprète vous connaît et comprend  vos besoins, il ou elle pourra d’autant mieux vous fournir l’information que vous cherchez. Précisez les spécialisations qu’il vous faut, si nécessaire. Certains interprètes ne sont pas à l’aise avec ce qui est très technique ou hyper-spécialisé. Soyez très vigilants sur les chiffres, vérifiez que l’autre partie a bien eu le chiffre que vous avez indiqué, et inversement. On peut facilement faire une erreur sur les chiffres au cours d’une négociation (par exemple entre un billion américain qui vaut un milliard (1000 millions), alors qu'un billion britannique vaut 1000 milliards). Il y a trop d’exemples d’erreurs de ce genre, donc il ne faut pas hésiter à vérifier que l’on parle des mêmes chiffres. Assurez-vous que votre interprète est à l’aise avec les chiffres si votre négociation va comporter beaucoup de chiffres ou d’information statistique. Traitez vos interprètes et vos traducteurs aussi bien que possible. Ils peuvent être chers1. Ils ont besoin de faire des pauses. L’interprétation est une activité épuisante et n’espérez pas qu’un interprète puisse travailler pendant des heures. Il lui faut des pauses fréquentes. Et si possible, ayez un deuxième interprète, ce qui leur permettra de travailler en binôme.

Pour bien utiliser votre interprète, tenez compte de sa présence, mais adressez-vous directement à votre interlocuteur et non à votre interprète. Adaptez votre discours en ne faisant des phrases si trop courtes ni trop longues, et laissez le temps à l’interprète de vous parler. On appréhende souvent de travailler avec un interprète, mais on finit généralement par y prendre goût. D’une part, le fait de travailler avec un interprète vous donne le temps de réfléchir – et d’observer les réactions de vos interlocuteurs à ce que vous dites, au fur et à mesure que vous développez votre argumentation. [Certains] peuvent avoir tendance à parler pour parler. Si vous travaillez avec un interprète, vous ferez plus attention à ce que vous dites. D’autant plus que vous cherchez à vous faire bien comprendre. Et pendant que votre interprète traduit vos propos, vous pouvez soupeser et adapter votre formulation en fonction de la réaction que vous pouvez observer à ce que vous venez de dire.

Si l’autre partie vient avec son interprète, est-ce bien la peine de venir avec le mien ? Oui, trois fois oui, si vous en avez la possibilité. Car ne comptez pas forcément sur l’interprète de l’autre partie pour vous donner toutes les informations dont vous avez besoin. L’interprète de l’autre partie est payé par l’autre partie, et il ne sera sans doute pas aussi neutre que vous le souhaiteriez. N’oubliez pas que les interprètes interprètent, et qu’il peut y avoir des malentendus, des déformations volontaires ou non, des erreurs de jugement, des omissions, etc. Il vaut mieux que l’interprète travaille pour vous, que pour votre interlocuteur.

Une dernière recommandation : Ne tuez pas le messager. Ils ne sont en rien responsables s’ils vous disent des choses que vous auriez préféré ne pas entendre. Ils sont en quelque sorte votre prolongement. Il n’y a pas plus de raison de leur en vouloir que si c’était vous-même.

Traduit de "Bargaining across borders", Dean Allen Foster

 

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